Marcel Proust morreu faz hoje oitenta e oito anos. Num blogue que olha fundamentalmente para o nosso "reino da estupidez" e, sobretudo, num dia de provinciana exaltação patriótica, parece à primeira vista despropositada esta recordação de Proust, autor do porventura maior Bildungsroman de sempre. Mas precisamente por se tratar de Bildungsroman é que Proust merece ser evocado em tempos que, quando passarem, não merecerão qualquer recherche especial. Estão já perdidos pela natureza deles e, ao contrário do narrador Marcel, ninguém hoje está interessado em "aprender". De acordo com Richard Rorty, Proust evitou a nostalgia sentimental «recontextualizando incessantemente tudo quanto a memória traz.» Um prodígio apenas conseguido uma vez e de uma vez para sempre.
«On peut faire se succéder indéfiniment dans une description les objets qui figuraient dans le lieu décrit, la vérité ne commencera qu'au moment où l'écrivain prendra deux objets différents, posera leur rapport, analogue dans le monde de l'art à celui qu'est le rapport unique, de la loi causale, dans le monde de la science et les enfermera dans les anneaux nécessaires d'un beau style, ou même, ainsi que la vie, quand en rapprochant une qualité commune à deux sensations, il dégagera leur essence en les réunissant l'une et l'autre pour les soustraire aux contingences du temps, dans une métaphore, et les enchaînera par le lien indescriptible d'une alliance de mots (…) Ce travail de l'artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l'expérience, sous des mots quelque chose de différent, c'est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même l'amour-propre, la passion, l'intelligence et l'habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s' "observer", dont les apparences qu'on observe ont besoin d'être traduites et souvent lues à rebours et péniblement déchiffrées. Ce travail qu'avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d'imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c'est ce travail que l'art défera, c'est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu de nous qu'il nous fera suivre.»
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