3.10.04

PEQUENA CRÓNICA VENEZIANA

Há "políticos" que não perdem a noção indecifrável da beleza de certos mundos. Os Scritti Veneti que José Pacheco Pereira tem deixado cair no seu blogue, são um belo exemplo de como as palavras se podem deixar estimular, neste caso pelo permanente e luminoso crepúsculo que é Veneza. Também François Mitterrand, que escrevia maravilhosamente, tem uma pequena crónica veneziana no seu La Paile et le grain, um livro onde reuniu os trechos que publicou, até 1974, no órgão oficial do PS francês, L' Unité. Fica um excerto.



Venise se meurt. Dira-t-on bientôt que Venise est morte? Des splendeurs de Byzance reste la trace des cheveux et les vents du désert gouvernent Babylone. Porquoi plaindre Venise? On meurt aprés tout d'être né. Mais je ressens cette agonie comme un échec fondamental. Rien ne me trouble plus que la beauté. De quelles correspondances est-elle le signe? Quel monde revéle-t-elle où l'âme aurait accés? Que l'on puisse trembler de bonheur devant un nombre d'or, ligne d'un toit, cintre d'un arc, exacte mesure d'une colonne, que la couleur d'un mur auprés d'un autre mur, fatigue des ocres, brûlure des pourpres, blues délavés, vous force à rester là, vidè de pesanteur, que toute maison soit palais et tout palais navire, que toute pierre soit orgueil, toute église ornement, toute île Bucentaur, que la ville soit réminiscence, théâtre où l'acteur est songe, idée de Dieu, fête baroque, la beauté de Venise prouve d'abord que l'homme existe.

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